VIETNAM

Un train de nuit en mauvais état nous permet de rejoindre Lao Cai malgré l'achat d'un billet de train confort acheté dans une petite agence d'Hanoï. La gare n'est pas très accueillante, la ville inhospitalière et les bandes de rabatteurs guêteurs sont très désagréables. Une heure de route est nécessaire pour Sapa.

Si le charme de Sapa consiste non seulement à rencontrer les minorités Hmong et Dao, c'est aussi la découverte d'une des plus belles régions du Vietnam d'aujourd'hui.

Sapa vit un développement touristique et les ethnies minoritaires des villages descendent de la montagne pour saisir l'opportunité et établir leur commerce et leur marché dans la ville. Ces montagnards sont pauvres et n'ont pas été scolarisés. Ils ont cependant appris l'anglais et le français au contact des étrangers.

Les minorités éthniques réalisent leur artisanat et le commercialisent dans des techniques de vente insistantes.

A Sapa le marché a lieu tous les jours. Chu qui appartient à l'ethnie des Hmong noirs nous raconte que les montagnards organisés en communauté ne rentrent pas tous les jours dans leurs villages. Cette ethnie porte de grandes et belles boucles d'argent aux oreilles et des guêtres à turbans bleus ou roses.

Les hommes Hmong aux cheveux presque rasés portent des calottes.

Les Dao excellent dans la broderie. Cet art se transmet de mère en fille. Leurs vêtements de lin sont brodés en particulier le pan inférieur de la veste nommé Luy Khia et le pantalon (peng) sur lequel sont cousues des étoffes colorées. Leurs coiffes rouges (hong) et leurs sacs à pompons rouges sont leurs signes traditionnels de reconnaissance.

Les Hmong appartiennent à la famille linguistique austro-asiatique bien décrite au musée d'ethnographie d'Hanoï. Des sous-minorités se distinguent de par leurs dialectes et leurs costumes. Les Hmong venant de Chine sont installés dans la région depuis trois siècles.

Sapa (ville de sable) est située à 1650 mètres d'altitude dans une belle vallée à proximité de la frontière chinoise. Les sommets des montagnes sont pratiquement couverts de brume toute l'année. Les femmes coiffées d'un chapeau conique (non bai tho) viennent de leur village distant pour vendre leurs légumes sur le marché.

Sapa est une biodiversité avec les particularismes des ethnies dont le tourisme contribue à l'érosion et à la transformation de la vie traditionnelle.

Le marché est bien évidement le lieu de rencontre des ethnies. Celles-ci communiquent entre elles dans le langage ou le dialecte chinois appelé Quan hoa. Cependant une migration linguistique vers le vietnamien est entrain de s'amorcer depuis la diffusion de la télévision et de la radio.

Les vallées et les villages environnants au milieu des rizières en terrasses offrent de nombreux buts de randonnées. Aux alentours du village de Cat cat, les habitations rudimentaires Hmong sont le témoignage d'une sédentarisation. Ici, contrairement à d'autres régions du Vietnam, il n'y a qu'une seule récolte de riz par an au mois d'octobre. Aujourd'hui, l'administration vietnamienne réclame aux étrangers un droit d'entrée pour visiter la vallée.

Le village de Ta Phin à une dizaine de kilomètres de Sapa est authentique. De très belles randonnées permettent de rencontrer les montagnards, de les voir vivre au quotidien. Les courageuses montagnardes Dao de Ta Phin brodent et contribuent aux labeurs de la vie courante. Elles guettent aussi les visiteurs qui viennent par moment et s'accrochent à eux dans l'espoir de leur vendre leur réalisation artisanale. Leurs maisons de bois couverte de tôles ondulées ont peu d'ouvertures et le sol est en général en terre battue. La maison type possède trois pièces : Une cuisine, une pièce commune et un dortoir. La porte centrale est l'accès principale alors que la porte secondaire donne sur un parc d'animaux ou un jardin. Si le confort est très rudimentaire, aujourd'hui ces habitations ont pratiquement toutes la télévision. A Ta Phin, les Dao cultivent des plantes médicinales en plus du maïs et du riz. Un réseau de sentiers cimentés commencent à relier les maisons entre elles dans les vallées.

Les montagnardes Dao sont d'excellentes filleuses. Elles roulent le chanvre avec leurs doigts pour en faire des pelotes. Ces pelotes sont chauffées dans de l'eau pour ramolir le chanvre. Ces pelotes sont transformées ensuite à l'état de fuseaux de fil fin de façon mécanique.

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